La question du « H » aspiré ou muet…

Un peu d’histoire… car tout vient de la longue l’histoire de la langue française (et pas si longue en fait… mais c’est une autre histoire!)…

La question porte sur la question du H aspiré et H muet et notamment sur la distinction faite au masculin et au féminin du substantif « Héros » et « Héroïne », le premier interdisant la liaison « un héros / le héros » et le second l’acceptant « une_héroïne / l’héroïne». Mais pourquoi, me direz-vous ?

Revenons au fondamental : savoir si un mot a un H initial aspiré ou muet revient à connaître l’origine du mot :
– germanique : aspiré
– latine ou grecque : muet
ce qui complique la donne, si on n’a pas quelques bases de latin ou connaissance d’autres langues au moins d’origine latine.

C’est par contamination du francique, langue du peuple des Francs qui se sont installés notamment dans la partie nord de la France (incluant Paris, territoire de la langue d’oïl qui s’imposera progressivement sur tous le territoire), que le « H » aspiré a été introduit. Cette langue fait partie du sous-groupe linguistique dit bas-allemand donc allemand.

 

Pour ce qui est de notre « héros », qui signifie  » demi-dieu » ou  » homme de grande valeur  » en latin, le H devrait être muet, selon la règle sus-nommée, or justement se pose le problème phonétique suivant lorsque nous parlons de plusieurs « héros ». La liaison obligatoire entre l’article et le nom commençant par une voyelle ou un H muet rend la vie impossible à nos héros en nombre!

Pourrions-nous laisser entendre que nous accueillions nos zéros? Effectivement non, d’où l’absolue nécessité d’aspirer le H de « héros » au masculin singulier.

CQFD!